Lundi 27 février 2006 (Jeff Buckley)

Impossible pour moi de parler de Rufus Wainwright sans évoquer Jeff Buckley.

11 Mai 2005, c’est mon premier « vrai » concert de Rufus. Deux mois et demi seulement que je suis tombée sur cet extraterrestre, et je suis déjà « addicted ». Pour sa première partie, l’une de ses choristes, Joan Waser, se produit sous le nom de « Joan as a Police Woman » : « Bonjour, je m’appelle Jeanne d’Arc » plaisante t’elle.
Des semaines plus tard, je lis qu’elle était fiancée à Jeff Buckley. Petit « détail » parmi d’autres qui fait que Rufus me devient attachant, de plus en plus.
Au fil du temps, j’apprends également que son batteur, Matt Johnson, est l’ancien batteur de Jeff.

“I had a real opera-style relationship to him » aime t’il raconter dans ses interview. Ce qu’il relaye aussi sur scène, racontant combien il avait longtemps détesté celui qui avait réussi à percer à New-York pendant que dans le même temps, lui Rufus se faisait refuser l’entrée des salles de concert. Avant, finalement, de le rencontrer et de succomber à son charme et à sa gentillesse (pour le talent, il était déjà convaincu).

Un mois plus tard, Jeff Buckley décédait en se noyant dans le Mississippi, en pleine ascension.
Impossible de savoir réellement comment il l’a vécu. Pas très bien très probablement, si l’on s’en tient aux seuls faits : Joan et Matt dans son entourage artistique direct donc pour commencer. « Memphis Skyline » ensuite sur son dernier album en date, vibrant hommage au chanteur disparu :

« Never thought of Hades
Under the Mississippi
But still I’ve come to sing for him

So southern furies
Prepare to walk for my harp
I have strung, and I will leave with him

Relax the cogs of rhyme
Over the Memphis sky
Turn back the wheels of time
Under the Memphis skyline

Always hated him for the way he looked
In the gaslight of the morning
Then came hallelujah sounding like Ophelia
for me in my room living

So kiss me, my darling stay with me till morning
Turn back and you will stay
Under the Memphis Skyline »

Allez donc visiter les blogs qui le concernent, j’ai vu qu’il y en avait hébergés ici ; et pour les plus accros, venez me dire si ces paroles ne répondraient pas un peu au « kiss meeeeeeeee » du tristement prémonitoire « Last Goodbye ».

Sachant ce que vous savez, prenez au second degré le détachement gouailleur d’un Rufus sur scène, qui se croit toujours obligé d’ajouter qu’il le jalousait aussi « pour ses cheveux ». Le truc, c’est qu’il ne s’est jamais vraiment remis de tout ce temps perdu, de tout ce temps gâché : « there’s still a tremendous sadness that we’ll never be able to sing together. »

Profitez en enfin, car je ne le dirais pas souvent : il n’y a qu’une seule chanson dont j’aime un peu moins la version de Rufus.
Et c’est « Hallelujah », chantée par Jeff Buckley. C’est pourtant la version de Rufus Wainwright que vous retrouverez sur la bande originale du film « Shreck « .

Un monde parfait n’existe pas ….

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