Alors que j’ai plein de choses à raconter (dEUS jeudi dernier notamment), mais pas suffisamment pour que mon clavier ne m’ait chatouillé jusqu’à l’insupportable, vous me cueillez ce matin après une nuit à avoir pensé à Ingrid de Bétencourt.

De ma balade à Paris Plage, c’est ce qui me travaille depuis. Ces gens avec leur cabane en bois sur les quais, au même titre que les marchands de souvenirs, avec leur pétition pour Ingrid.

L’année dernière, j’avais fait la queue pour signer. Je leur avais dit, petite phrase légère dont j’étais assez contente (ça sonnait bien) : « bien, alors j’espère ne plus vous revoir l’année prochaine ! ». Facile.

Et puis cette année, ils étaient là encore. Pas de queue, moins d’enthousiasme, eux presque blasés. La routine.

Et j’ai redit ma phrase stupide, comme un Chirac filmé cent fois, vous vous souvenez ? « si on nous avait dit …bla bla … on aurait signé tout de suite non !? ». Puis j’ai ajouté : « je vous ai déjà dit ça l’année dernière, et vous êtes toujours là ».

Je suis partie.

Ces gens ne sont me sont rien, cette femme ne m’est rien. Pas ma mère, pas ma soeur, pas mon amie. Et depuis je n’arrête pas de penser au temps qui passe et qui fait que pour cette femme pour qui je ne suis rien, ses proches s’éloignent aussi de plus en plus.

C’est un peu comme le Liban. On est là. On n’est rien.

Une grosse impuissance.