
J’ai l’irrépressible envie d’en remettre une couche concernant le formatage.
Parce que ce fameux jeudi soir (celui du retour du grand blond), j’ai pas mal discuté avec David de l’agence Cassandra. Qui m’avait proposé il y a quelques mois de lui passer un CD, afin de le transmettre pour écoute à Fred de « l’Album De La Semaine » (Canal+). Il s’agissait à l’époque d’un album de Rufus Wainwright, que je déplorais de ne pas entendre plus sur les médias français.
Sauf que la semaine dernière je comptais essayer de lui parler de l’album à venir d’Anthony Fletcher. Et là, grosse déception : « s’il n’a pas de Label ça ne sert à rien, ils ne peuvent pas ».
Je n’en suis pas revenue. Parvenir à se faire entendre de gens qui reçoivent des centaines de sollicitations par jour, cela doit déjà tenir du miracle. Mais constater que les portes sont fermées à ce point, voilà qui me dépasse complètement.
Me voilà partie sur les chapeaux de roue à nouveau, nouée de colère, indignée comme dans mes meilleurs jours. Prête à reprendre mon combat contre les moulins à vent, éternelle Don Guichotte au féminin, ridicule inclus.
Il y a des année, je descendais dans la rue pour soutenir NRJ et à l’époque, l’ensemble du système des radios libres. Il y a des années, Canal+ explosait grâce à son ton décalé et son esprit pionnier. Il y a des années, l’actuel président d’Universal Musique France était un artiste non conformiste.
Aujourd’hui en voyant ce que tous ceux-là sont devenus, je me pose de sérieuses questions.
Suis-je la seule cruche qui vieillisse encore en essayant de conserver ses idéaux ? Aurais-je basculé moi aussi si j’avais été à leur place ?
N’empêche, j’ai beau me rendre compte de la naïveté de mes propos, savoir qu’il est si facile de critiquer quand on n’a pas de responsabilités, j’ai toujours envie de lutter contre ce pragmatisme, cette froideur, ce cynisme. Manque de folie, de bienveillance, de gaieté. Fin des rêves d’ados, d’autant plus brutale que le rêve semblait fort et beau. Médiocrité enfin.
Parfois, je me dis que tous ces gens là le payent déjà. Avec la diminution des ventes de disques, les baisses d’audience, ils perdent pied. Et confrontés à la multiplication des supports média, aux fantastiques possibilités de l’internet, ceux qui n’avancent pas reculent.
L’avenir est au partage, à l’échange, à la découverte, à la liberté et à la diversité artistique. A force de prendre les gens pour des crétins, de broyer sans sourciller des vies dans leurs machines, de vouloir tout formater, ils ont finalement sans doute été plus naïfs que je ne le serai jamais.
Tout ce gâchis …
L’avenir ne leur appartient déjà plus.
L’avenir est aux « Julien »* et à tous ceux qui restent ouverts, engagés, généreux, curieux, et modernes.
Hauts les cœurs amis internautes ! Rien n’est perdu ;)
* NB : Julien, 22 ans, est le président de « LYbertY », une webradio dont l’un des credo est la découverte et la promotion de nouveaux talents.