Pas de RER A

Hier matin, Paris.

« Suite à l’agression d’un agent de la RATP, le trafic est totalement interrompu sur la ligne A du RER »

Les images, même mauvaises, accompagnent les centaines de milliers (je n’ose pas dire millions) de personnes détournées vers les lignes 1 et 14 du métro, déjà saturées.

Echangeur de Chatelet les Halles, salle haute. Nous sommes arrêtés. Comme dans une salle de concert. Pour avancer il faut qu’un métro se remplisse.

Les couloirs sont longs,  les tapis roulants aussi. Ces derniers sont arrêtés eux aussi. Les gens sont arrêtés sur les tapis roulants arrêtés. J’entends un bruit. Derrière moi, quelqu’un est monté sur la rampe. Les bruits se succèderont de ces gens qui se séparent du troupeau, pour en former un autre.

L’ambiance est très étrange. Il y a ces files à deux hauteurs différentes, ce bruit des gens qui montent sur les rampes et marquent une cadence. L’atmosphère me ramène à celle du clip « Just » de Radiohead, en négatif. Au lieu de se coucher, les gens se lèvent. Il y a cette même cassure dans un certain ordre des choses.

Tu parles.

Mais c’était très cinématographique.

Arrivée sur le quai. Je m’estime heureuse de ne pas aller en direction de la Défense, comme ces gens qui me font face.
Comment peut-il ne pas y avoir plus d’accidents graves ?

Le bétail humain que nous sommes est allé bosser quand même. De quoi reprendre ses bonnes vieilles interrogations existentielles …

« What am i doing here ? »

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