Comme il n’est jamais inutile de se replonger dans notre patrimoine, je vous laisse avec cette saine lecture, mais surtout son excellent pastiche, plus bas, que je vous conseille de lire à voix haute (en mettant le ton, cela va de soi), et si possible avec des enfants :
Le Loup et l’Agneau
Jean de La Fontaine (I,10)
La raison du plus fort est toujours la meilleure :
Nous l’allons montrer tout à l’heure
Un Agneau se désaltérait
Dans le courant d’une onde pure.
Un Loup survint à jeun qui cherchait aventure,
Et que la faim en ces lieux attirait.
» Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?
Dit cet animal plein de rage :
Tu seras châtié de ta témérité.
– Sire , répond l’Agneau, que votre Majesté
Ne se mette pas en colère ;
Mais plutôt qu’elle considère
Que je me vas désaltérant
Dans le courant,
Plus de vingt pas au-dessous d’Elle,
Et que par conséquent, en aucune façon,
Je ne puis troubler sa boisson.
Tu la troubles, reprit cette bête cruelle,
Et je sais que de moi tu médis l’an passé.
– Comment l’aurais-je fait si je n’étais pas né ?
Reprit l’agneau, je tette encor ma mère.
– Si ce n’est toi, c’est donc ton frère.
– Je n’en ai point. – C’est donc quelqu’un des tiens :
Car vous ne m’épargnez guère,
Vous, vos bergers, et vos chiens.
On me l’a dit : il faut que je me venge. «
Là-dessus, au fond des forêts
Le Loup l’emporte, et puis le mange,
Sans autre forme de procès.
Le Oul et le Gneauha
La zonrai du plus balèze est jourtou la yeurmé :
On va vous le faire piger de suite.
Un Agneau piccolait
Dans le rancou d’une flotte nickel.
Un Oul qui cherchait un bon plan pour becqueter
Et que la dalle amenait par là,
Avec les crocs se pointa.
»T’es pas gêné d’venir dégueulasser ma somboi ?
Dit c’te bestiau en pétard :
Tu s’ras nupi pour ton locu.
- Mec, répond le Gneauha,
Fais pas la gueule, sois pas furaxe.
Essaie d’capter :
J’buvais un coup, vingt panards au-d’sous de Toi
Alors, de toute façon,
J’peux pas cradosser ta somboi.
– Tu la cradosses, dit c’te grosse brute
Et j’sais qu’tu m’as traité, y a une pige.
– Comment j’aurais pu, j’étais encore dans l’bidon d’ma reumé ?
Dit le Gneauha, j’suis qu’un bambino.
- Si c’est pas toi, c’est ton frangin.
– J’en ai pas. – Bon, ben, ça doit être un mec de ta race.
Car vous m’foutez pas la paix, vous, vos potes et vos clébards.
On m’l’a dit : faut que j’te butte. »
Là-d’sus, au fond d’la cambrousse,
Le Oul l’embarque et puis le bouffe
Sans chercher d’autres zonrais bidon.
Collège Lavalley, Classes de 6e D et E, juin 2001
http://college.lavalley.free.fr/pastiches/louag.htm
Finalement, nous avons bien rit …