Feu! Chatterton – La release party dont Youenn est le héros | 24.11.2022

Il y a dix ans presqu’exactement, je rencontrais Youenn grâce à mon ami Vincent, guitariste d’AV, tandis que Youenn officiait au clavier, avant de rejoindre Marc Desse.

Plus tard, je manquais Feu! Chatterton à Rock en Seine, ne les voyant pour la 1ère fois que lors de l’édition 2015 des Primeurs de Massy. Et j’écrivais :

Arthur, en dandy d’un autre âge (moustache, cheveux ondulés et costume trois pièces) irradie la salle de sa présence peu commune. Il ne chante pas seulement, il déclame, interpelle, pose sa voix sur tous les registres, furieux ou séducteur, ironique ou poète, charismatique dans tous les cas. Singulier, fascinant, les jeux de mots comme les mots d’esprit font son fond de commerce – si tant est qu’on puisse faire du commerce avec de l’art. Une grosse grosse claque.

Pour moi, Youenn et le groupe sont restés déconnectés tout ce temps, jusqu’à un anniversaire de Vincent où nous avons pas mal discuté et où j’ai enfin fait le lien. Mais en 2018, à la sortie du 2ème album qui m’avait bluffée (team Erusel Baled forever), je savais qu’il s’occupait du merch. Nous échangions alors sur la trajectoire des Feu!, à laquelle on osait à peine croire :  » Peut-être deux Olympias, ou un Zénith, mais tu le gardes pour toi ! « . (J’ai été sage).

Puis 2020 et la pandémie, le 3ème album écrit bien avant, pourtant invraisemblablement en phase avec la situation. Magistralement servi par Arnaud Rebotini, aussi. L’énorme écho de ce disque, compagnon intime de nos vies confinées, comme s’il nous liait tous. L’immense fierté de cette première partie en ligne de U2 depuis les hauteurs de la tour Montparnasse.

Novembre 2021 et on y était, à cet Olympia. Au milieu de tous ceux qui, comme nous, avaient attendu si longtemps pour célébrer ce disque fabuleux, nous nous sommes levés dès les premières secondes, le public ne formant qu’un seul corps pour célébrer la joie des retrouvailles. Et danser ! J’ai fait beaucoup de concerts, mais l’atmosphère de celui-là était très particulière. Outre le fait que c’était l’anniversaire d’Arthur, il y avait l’euphorie liée à la libération après des mois d’enfermement, de distanciation sociale, de privation de concerts ou tout autre activité impliquant de se retrouver à plusieurs. La chaleur humaine était palpable. Plus encore, on sentait que s’était tissée, grâce à cet album, une sorte de fraternité entre le groupe et son public. C’était très simple et très beau.

Fort de cet engouement, le rêve s’est poursuivi avec le Zénith. A Paris. 6800 places ! Complet en un claquement de doigts malgré l’Olympia récent. Qu’il était loin le temps des petites salles indé. Ce qui nous paraissait fou était devenu réalité.

C’est cette réalité, à la fois folle et mille fois méritée, qu’immortalise désormais l’album live, dont le groupe avait voulu fêter la sortie avec cette release party au Grand Bréguet à Bastille.

A l’image des Feu!, la soirée est décontractée et chaleureuse ; comme une soirée entre amis. D’ailleurs, ne nous retrouvons-nous pas dans un bar ?

Youenn officie au merch, où il fait merveille comme d’habitude. Sa façon de gérer la file d’attente, qui ne désemplit pas, est exemplaire. Il accueille chacun avec une grande gentillesse et se met en quatre pour que tout soit parfait. C’est mon héros personnel du jour.
Les membres du groupe sont là, hyper disponibles, et papotent avec tout le monde, signent des albums, prennent des photos. Pourtant il y a foule ! J’ai plein de héros ce soir en fait, et le sourire ne me quitte pas. Proximité, sincérité, Youenn me dit que le groupe va rester indé ; c’est ce qui leur ressemble.

Je retrouve Estelle « Night »chou tout à fait par hasard, et nous tombons dans les bras l’une de l’autre. Que c’était long, tout ce temps perdu !

Sans avoir vraiment prévu le son, le groupe chante ensuite quelques titres en acoustique (Compagnons, La Malinche, Un Monde Nouveau, Souvenir…) que nous reprenons en chœur.

A vrai dire c’est un joyeux bordel, et on entend vraiment bien qu’Arthur, qui a un micro, mais qu’importe. L’essentiel est ailleurs, dans cette réunion vibrante de gens heureux d’être là, ensemble. Peu de technique, mais beaucoup d’amour, et même un peu de folie, avec un slam !

C’est d’ailleurs Arthur qui en parlera le mieux : « Phoniquement, c’est chelou, mais qu’est-ce que c’est sympa d’être avec vous ! ».

Quelle belle soirée, vraiment !

Relire sur le blog :

Feu! Chatterton aux Primeurs de Massy 2015

Feu! Chatterton – Chronique de l’Oiseleur

Feu! Chatterton faire la première partie virtuelle de U2

Une réflexion sur “Feu! Chatterton – La release party dont Youenn est le héros | 24.11.2022

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