J’ai mille concerts en retard, je n’arrive plus à écrire, je m’en veux beaucoup.

Passons.

J’ai été parmi les plus fidèles de ce festival, depuis 2005 et les concerts en bord de Seine, transformant Paris en une ville de province à l’atmosphère bucolique. Les choses ont bien changé. Avec le déménagement à l’Hôtel de Ville, l’ouverture aux gros labels, l’ajout des concerts des salons réservés à quelques privilégiés, et depuis les attentats du Bataclan, l’enfermement et les mesures de sécurité de plus en plus coercitives (pas de bouteille d’eau ni de gourde, pas de sac à dos ni d’ordinateur – très pratique, pour les nomades adeptes du télétravail que nous sommes tous devenus), le festival Fnac Live n’a plus rien à voir avec mon cher Fnac Indétendances. mais on y joue encore de la musique, gratuitement, ce qui reste un merveilleux cadeau.

Ce qui ne change pas non plus, c’est que ce festival a toujours été une histoire d’amitié.

Alors que je me désespérais de ne pas avoir de place pour aller voir Warhaus et Beck le mercredi, ou Charlotte Cardin et Zaho de Sagazan le jeudi, l’ami Ben (depuis 20 ans cette année !) m’offrit de l’accompagner pour la 2ème soirée de cette édition 2023.

Grâce à lui, nous avons pu couper par les jardins de côté et écouter quelques chansons d’Agar Agar, que je ne connaissais pas et qui m’a bien plu, avec leur faux monstre aux yeux rouges, et la fraîcheur délicieuse de leur électro-pop.

L’artiste est rayonnante et enchante ses admirateurs (venus en nombre) en annonçant qu’elle s’installe à Paris, où réside son amoureux. Sa voix est toujours aussi belle et Charlotte Cardin est aussi douée à la guitare qu’au piano. Elle est bluffante en fait ; peu d’artistes sont aussi accomplies.

Outre ses tubes, Passive Agressive et Meaningless, elle nous offre de nouvelles chansons, à paraître sur son prochain album (Somebody’s first, Next to you, 99 nights, à découvrir sur la playlist ci-dessous).

(Next to you, en particulier, écrite en collaboration avec Patrick Watson, pendant 6 mois, accompagnant sa décision de quitter Montréal pour s’installer vivre à Paris, et jouée au piano, est sublime)

C’est un sans-faute qui la rend plus attachante encore, elle qui n’avait pas hésité à adresser à une jeune fille en grande souffrance un message personnel qu’on n’oubliera jamais (histoire à relire ICI). Exceptionnelle, on vous dit.

C’est la journée des femmes hyper talentueuses car après Charlotte Cardin, c’est Zaho de Sagazan qui nous attend dans ces magnifiques salons de l’Hôtel de Ville.

Depuis sa toute première scène, en première partie de Mansfiled.tya, le moins que l’on puisse dire est que la chanteuse a pris de l’assurance.

Ce n’est peut-être qu’une impression, mais on la sent désormais libérée d’un tas de complexes, alors qu’elle tombe la veste pour danser en cycliste sans se préoccuper du regard des autres.

On est heureux pour elle, qu’on avait immédiatement identifiée comme « une grande dame », quoi que ce terme ait d’incongru.

Elle officie à présent accompagnée de machines, qui donnent une couleur électro à la musique de celle qu’on avait sans doute trop vite identifiée comme une artiste de chanson. Qu’à cela ne tienne, ça n’enlève rien à sa qualité d’écriture, qui nous avait marqué d’emblée.

Nous filerons enfin une dernière fois vers le parvis pour profiter du dernier titre des Franz Ferdinand programmés au même moment de l’autre côté de la mairie. Malgré le regret de les avoir manqués, nous mesurerons néanmoins la chance que nous avons eu de voir les concerts des salons, alors que les billets étaient si rares.

Et puis, en cette semaine d’émeutes, nous aurons aussi eu la chance que la soirée soit maintenue, contrairement au 3ème et dernier jour du festival, qui sera annulée le lendemain…

Merci Ben ! Fnac Love forever ❤

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Photos et vidéos (c) Isatagada

Album photo Agar Agar :

Album photo Charlotte Cardin :

Album photo Zaho de Sagazan :