Je me comporte parfois d’une façon étrange. Il m’arrive de penser à des concerts pendant des mois pour finalement ne jamais acheter de place. Ou acheter des billets sur un coup de tête pour des groupes dont je ne sais en réalité pas grand chose.

Pour ces derniers, mon instinct ne me trompe jamais.

De Tahiti 80, je n’avais qu’un vague souvenir, mais la certitude que je connaissais leurs vieux titres, ou un album ancien ; simplement je ne m’étais pas mise à jour, et ce serait l’occasion.

La veille, j’ai quand même été écouter un nouveau morceau : immédiatement adopté. Allez, on y va !

Sur place, tout est parfait comme d’habitude. Normal, c’est la Maro, ma salle préférée à Paris, donc…

On commence par dîner dans la partie resto, à coté des groupes. Deux soupes de légumes, un pâté en croute maison sans croute (délicieux), deux verres de côtes du Rhône, le tout pour vingt-huit euros seulement (à Paris, c’est surréaliste). Evidemment l’ambiance est bruyante et chaleureuse ; tout le monde est hyper sympa, serveurs et vigile compris (je vous ai déjà dit que la Maro était mon endroit préféré à Paris ? Ah oui je crois :-D)

La première partie, Lemon Rose, qui s’est construite entre Bordeaux et Lisbonne, s’éclate en nous jouant un rock psyché tout droit venu des années 60 ou 70. La panoplie est complète, avec favoris, petit foulard, ou pantalon à larges rayures, et surtout, le groupe enchaine de longues plages instrumentales comme on n’en fait plus. C’est un vrai plaisir, et une belle introduction pour ce qui va suivre, dont le groupe se moque pourtant gentiment : « Il nous reste trois titres. On va les enchainer façon Ramones. C’est sûr, ça change de la pop, hein ! »

Entre les deux groupes, j’en profite pour poster une photo sur Bluesky à l’occasion du #photoctober challenge, où l’on me répond de suite « tu n’avais pas un concert ce soir ? ».

Plus d’un an que j’ai fui la toxicité du réseau à l’oiseau bleu racheté par un certain milliardaire, et ces dernières semaines, je sens qu’on a passé un cap dans ma nouvelle maison. Enfin !

Les gens n’ont pas envie de reproduire les vieilles erreurs, on reconstruit peu à peu un cercle bienveillant, on n’est pas tributaire des algorithmes indésirables de l’appli. Pourvu que ça dure !

Si les Tahiti 80 disposent d’un gros capital sympathie, ce n’est pas seulement lié au nom du groupe. Aussitôt sur scène, la bande de cinquantenaires – qui compte trente ans d’existence et dix albums, impose sa bonne humeur. Le sourire jusqu’aux oreilles, ils sont là comme chez eux, et se mettent le public dans la poche en un rien de temps.

« Qui nous voit pour la 1ère fois ? La 2ème ?? 3ème ??? … 10ème ? – Il pointe quelqu’un qui a levé le bras dans la fosse – Toi ? – Il nous regarde et annonce, hilare : Ah non, ca c’est mon frère 😀« 

D’un titre à l’autre, les Rouennais, qui n’ont plus rien à prouver, affichent un niveau de décontraction qui met tout le monde à l’aise. Aucune pression, tout semble frais, les chansons ne sont que joie et légèreté, de vrais bonbons de pop dansante dont on ne peut que se délecter.

Sous la vidéo officielle d’Every Little Thing About Us, un internaute exprime le même ressenti : « Magnifique. Une telle chanson mériterait d’entrer au Paradis de la pop ».
En live, on y est aussi :

Il faut dire qu’on y retrouve des accents de Tame Impala, album Currents, qu’on a usé à force de l’écouter.
Pendant le concert, on pense aussi à Phoenix, Paradis ou Olivier Marguerit. Une vibe joyeuse et pure à la fois, détachée des horreurs du monde extérieur, propre à nous entourer d’une bulle de bonheur protectrice.

A la fin du set, on réalise qu’on ne connaissait définitivement aucune chanson, mais qu’on a adoré cette soirée et ce merveilleux « feel-good » concert.

L’album Hello Hello est toujours en vente.

Et c’est Français. Achetez-le !

Pour voir les 11 vidéos du concert (c) Isatagada :  Tahiti 80 @ la Maroquinerie 2024

Set List : Big Say / Isaac / Unpredictable / Every Little Thing / About Us / Soft Echo / Poison Flower / Wicked / Hurts / Hello Hello / Lives Of A Cat / Lost In The Sound /Vertigo / 1000 Times / Crush /Coolest Sun // Easy / Soul Deep / Heartbeat