[Désolée, je vais un peu me laisser aller dans cet article ; ça m’arrive parfois ^^]
Beaucoup de ceux qui courent les concert vous le diront : il n’y a rien de mieux pour tout oublier et vivre pleinement, ressentir des choses qui vous habitent et vous nourrissent, vous remplir d’énergie et vous rendre heureux.
Lorsque l’on a, au moins une fois dans sa vie, été submergé par une émotion véritable en concert, on passe sa vie à rechercher cette sensation rare.
Ce cadeau, c’est Max Baby qui me l’a offert hier en plein après-midi sur la scène du Bosquet.
On les reconnait instantanément, ceux qui jouent leur vie sur scène, qui ne font pas semblant, dont l’intensité irradie autour d’eux, prête à exploser comme une bombe, avec une honnêteté, une sincérité déconcertante.

Lui jouait de la guitare en y prenant un énorme plaisir (comme s’il « comprenait » la raison d’être de l’instrument), sur une batterie folle, avec un clavier-bassiste en relais ; il m’a eue en 2 secondes.
Pendant ses trois premiers morceaux, j’ai dansé sans demander mon reste (en interview, Max Baby cite LCD Soundsystem ou Daft Punk parmi ses influences) ; ça n’a pas cessé de monter, jusqu’à m’envahir complètement. Puis ça m’a débordée. A un moment, j’en aurais pleuré. C’est l’effet que me fait la musique quand elle parvient à rompre les digues.

Puis c’est redescendu. Jusqu’à ce final avec Nothing Ever Changes, où il monte sur la barrière pour venir sauter et chanter dans le public. Avec une voix dingue. Presque « facile », un truc inné, un don de fées penchées sur son berceau. Il vient au milieu de nous. Prend la mesure de ceux qui ont besoin de garder leur espace tandis que d’autres cherchent le contact. Je pense qu’il embrasse sa maman parmi les festivaliers. Sa maman grâce à qui il a joué du piano enfant. Il saute et danse encore en chantant. Se met à genoux, tête en arrière, gorge déployée pour chanter toujours, la main sur la tête pour accentuer encore ce moment. Son sourire, l’éclat de ses yeux, en disent long.
Moi je suis là, à filmer tout ça tout en l’absorbant comme une éponge. C’est magique, j’adore. Je vis un instant dont j’aimerais qu’il ne s’arrête jamais. J’envie ceux qui le partagent avec nous et suis désolée pour ceux qui le manquent. Au delà du moment, avec son gimmick de guitare addictif, sa ligne de base, les graves de la voix, ce titre est un tube. Du genre du Lady de Modjo. Excusez du peu.
Je me dis que mon pass 4 jours aurait valu le coup rien que pour ce moment.
Je suis toujours émue de découvrir un artiste au début de sa carrière, quand j’ai le sentiment de me trouver à l’instant charnière d’un envol qui ne fait pour moi aucun doute. Si Max Baby n’explose pas tout après ça, je n’y comprends plus rien. A vous de vous en emparer (en concert à Main Room à Paris le 19 novembre 2025) (forcément, j’ai déjà pris mes places).
De l’autre côté du site, Empire of the Sun commence son set. Autre style, à la fois kitschissime et totalement décomplexé. On est là pour profiter. C’est feel good à souhait. Beaucoup de titres font preuve d’une belle force mélodique. J’ai une tendresse particulière pour le refrain de We The People. Tout oublier là encore.
Plus tôt dans la journée, j’ai beaucoup dansé devant les WHOMADEWHO, des danois comme mes chers VETO, découverts en 2009 sur la petite scène de l’Industrie, qui n’ont malheureusement pas eu la même carrière.

Ce n’est pas seulement de l’électro froide : les musiciens jouent aussi des instruments, et prennent plaisir à aller à la rencontre du public. J’ai toujours le « Human After All » en tête quand il s’agit d’électro. Ceux qui parviennent à établir le contact restent pour moi les gagnants. Sans relationnel, pas de vie possible.
J’ai beaucoup dansé sur les canadiens de CARIBOU, dans une ambiance festive et joyeuse dans les 1ers rangs. Mais j’avais épuisé mon appareil photo sur Max Baby, et la batterie m’a lâchée (short au téléphone à visionner ICI)
Vu aussi Good Neighbours, avec de belles harmonies vocales, mais « mélodiquement c’est nul, il y a 3 accords et rien de plus », vous dirait mon cher et tendre. Comme ils m’ont un peu fait penser à Half Moon Run, je suis loin d’avoir un avis aussi définitif ! (voir la vidéo LA)

Détesté Marc Rebillet en slip qui chantait « petit petit petit petit » en boucle sur la Cascade rebaptisée Revolut en se tournant pour caresser ses fesses. Beaucoup s’y sont bien amusés, cependant.
Pas aimé Floating Points juste avant au Bosquet. Trop de choses linéaires, trop de boom boom, trop de basses, trop peu d’émotions. Je n’ai pas été emportée comme j’ai pu l’être dans le passé avec la découverte de Death in Vegas, par exemple.
Manqué Aurora (déjà vue sur le festival en 2022) et Anyma (en retard, pas si incroyable que ça, de l’avis de ceux qui y étaient). Sans regrets.
J’avais déjà eu mon compte, de toute façon <3.
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Photos et vidéos (c) Isatagada
Dont set photo complet BABY MAX : https://www.flickr.com/gp/isatagada/p7V0MXxe99
Playlist vidéo du vendredi : https://www.youtube.com/watch?v=Aui1kBhZAt0&list=PLS4EfmGYf7LeWB6aHxhXvIsFsXFR5PVq3
Une réflexion sur “Rock en Seine 2025 – Vendredi : Max Baby, Empire of the Sun, Whomadewho…”