Rock en Seine 2025 – Samedi : Slow Fiction, PAMELA, John Maus, JUSTICE…

A Rock en Seine, les jours se suivent et ne ressemblent pas.

Car aujourd’hui, notre concert préféré aura été celui de JUSTICE, la seule d’affiche du soir pour laquelle nous avions décidé de rester depuis le début de ce festival, pourtant sans grande conviction.

Certes, on n’est toujours pas sur du rock, mais cela nous a pas empêché d’adorer ce dernier set de la tournée de nos champions français de l’électro depuis la fin des Daft Punk.

On avait vite fuit Jamie XX juste avant, conscients de notre insensibilité aux boucles et aux drops, tandis que le public plus jeune s’éclatait autour de nous. L’impression d’être dans une rave party davantage qu’à un festival de rock. Vraiment, je ne comprends pas cette programmation.

La journée avait été compliquée, sans rien qui nous fasse vraiment envie en préparant le festival, ni, sur place, rien qui ne donne envie de rester.

Slow Fiction (c) Isatagada 2025

Slow Fiction s’annonçait pourtant prometteur sur le papier, avec un narratif annonçant le groupe new-yorkais dans la lignée d’Interpol ou de The Walkmen. C’était sans doute trop d’attente par rapport au réel, avec une voix décevante et des morceaux oubliables. Pourtant il y avait batterie,  deux guitares et une basse, mais je ne sais pas, j’étais sans doute trop près depuis mon 1er rang à la barrière…

PAMELA (c) Isatagada 2025

Il y a bien eu PAMELA, avec des musiciens nantais (dont le batteur de Zaho de Sagazan) et un front-liner anglais (écharpe de Liverpool en étendard), plein d’énergie, heureusement.

Dans cette diagonale du vide que s’avérait être la programmation du samedi, la prestation du groupe était plus que salutaire, avec son électro rock hyper dansant qui assume ses influences,  » de Laurent Voulzy à Oasis en passant par LCD Soundsystem ou Gorillaz, The Cure ou Joy Division  » (voir l’article de Ouest-France).

On aime aussi Rock en Seine pour les découvertes qu’on y fait, et cette édition, malgré ses défauts, tient à nouveau ses promesses.

A revoir absolument en concert (au Trianon le 6 novembre 2025) !

Direction Grande Scène ensuite pour DABEUILL où une grosse dizaine de musiciens remet le funk au goût du jour, avant de laisser nos jeunes aller voir Luidji pour tester John Maus.

Devant la scène vide, nous attendons le début du concert avec une certaine appréhension, surtout lorsque des techniciens arrivent à plusieurs pour triturer au sol on ne sait pas trop quoi – des branchements ? En fait, on ne voit aucun instrument au moment où surgit l’américain comme un diable bondirait hors de sa boîte. Sur une bande son, l’homme se balance d’avant en arrière en hurlant par intermittence, en se frappant la poitrine ou le front – tous symptômes caractéristiques du trouble autistique. C’est perturbant au point de m’empêcher totalement d’entendre aucune musique.

Recherches faites, l’homme, qui dit qu’il a été diagnostiqué avec tout et n’importe quoi, est un génie, un intellectuel brillantissime, docteur en science politiques, diplômé en composition musicale, prof de philo à l’université de Hawaii capable de disserter sur la musique médiévale, Kant, le contrepoint, les accidents chromatiques, ou l’IA avec presque 10 ans d’avance (lire par exemple l’article du Figaro ou de VICE).

Peut-être, mais en festival, l’idée est d’atteindre un public avec une performance live, pas de le repousser de toutes ses forces en se disant que l’élite, saura, elle, de quoi il retourne, tout en débarquant avec son ordi en fond de scène et d’y retourner entre chaque son balancé.

Bref. C’est n’importe quoi (je suis énervée).

Enervée pour énervée, je zappe Jorja Smith (blogguée en 2019), ce qui nous permet de dîner tranquillement de poulet braisé béninois (la veille, nous nous étions régalée de la cuisine de la plus jeune chef étoilée de France, Julia Sedefdjian – mon Dieu, ses panisses !!! cette sauce !!!) avant d’essayer Jamie XX pour le résultat désastreux que j’évoque en introduction, malgré l’engouement manifeste de nos jeunes adultes.

Pour tout dire, ce samedi n’en finit plus de nous déplaire franchement.

JUSTICE (c) Isatagada 2025

Et enfin, JUSTICE.

Soyons honnêtes. Il y a plusieurs années, JUSTICE faisait un peu figure de parent pauvre des Daft Punk et j’avoue les avoir honteusement sous-estimés. Sauf qu’eux n’ont jamais arrêté, et qu’aujourd’hui, ils représentent avec classe la scène française électro à l’étranger, par exemple dans une tournée en Amérique du Nord d’une trentaine de dates cette année.
Après des heures de grosse électro qui tape sans âme, leur set sonne comme une libération. Voilà l’électronique qu’on aime, faite de réels changements de rythmes et d’ambiances, de belles montées en puissance qui ne mènent pas nulle part, quelques drops sans en faire l’unique objectif du truc, des mélodies, parfois une belle basse disco, du chant (coucou l’ami Jessie Chaton <3).

On sent l’amour de la musique organique et pas seulement celui des machines et des bpm, l’envie de créer des morceaux et pas seulement du gros son, la volonté de jouer avec le public, comme pour ce titre avec une petite musique d’angoisse parfaitement relayée par les lumières rouges.

Des lights, justement, parfaites pour accompagner le show, sans la prétention quasi ridicule d’autres qui s’y cassent parfois les dents, mais qui soulignent idéalement chaque instant du concert.

On a adoré a-do-ré, pas seulement les plus anciens morceaux, mais aussi les nouveaux, au premier rang desquels leur titre « Neverender », en collaboration avec Tame Impala, pour lequel ils ont décroché en début d’année le troisième Grammy de leur carrière, avec le trophée du meilleur enregistrement dance/électro.

Le meilleur étant encore One Night / All Night joué un peu plus tard, avec, à nouveau, la voix de Tame Impala, encore plus dansant. Quel ENORME kiff (à voir ci-dessous et sur Bluesky, puisque Youtube a bloqué ma mise en ligne https://bsky.app/profile/isatagada.fr/post/3lx43pj545c2o).

JUSTICE – One Night/All Night live @ Rock en Seine

Allez Rock en seine, tu es pardonné pour cette fois !

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Photos et vidéos (c) Isatagada

Playlist vidéo du samedi : https://www.youtube.com/watch?v=_Cdsi66DMJ0&list=PLS4EfmGYf7Lc_6E3FXxT_iOn2MLPcKDJb

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