Rufus Wainwright naît dans l’état de New-York le 22 juillet 1973, du mariage de Kate McGarrigle (Canada) et Loudon Wainwrigh (U.S.A).
Ses parents, tous deux chanteurs de folk, se séparent alors qu’il a 3 ans, peu après la naissance de sa sœur Martha* (« my parent’s mariage started with my birth and ended with my sister’s » ).
Kate retourne alors vivre à Montréal avec ses enfants, auprès de sa sœur Anna avec laquelle elle forme un duo.
Les enfants Wainwright fréquentent les écoles catholiques francophones au Canada, spécialisées en musique et/ou plus généralement en art. Baigné dans un environnement musical permanent (les « McGarrigle sisters » travaillent dans le sous-sol), nourri d’opéras (Verdi surtout), de musique classique et de culture européenne (Barbara, Edith Piaf) Rufus commence à jouer du piano à 6 ans, se produit en tournée avec sa famille (du coté maternel) à 12 ans, écrit un requiem, persuadé de mourir à 13.
Alors qu’il en cherche parfois l’explication dans l’absence de ce père (« je ne vivais qu’entouré de femmes, j’avais peut être besoin de cette présence masculine »), iI se rend compte très tôt qu’il est homosexuel.
« Un soir (il a 14 ans), il rentre chez lui et trouve sa mère dans le salon. Nerveuse, cigarette au bec, verre de whisky à la main et… un exemplaire de Fugues sur la table à café, elle lui lance en pointant du doigt le torse velu sur la couverture du magazine gai: «Dis-moi pas quelque chose que je ne veux pas entendre !»
On a beau s’appeler Kate McGarrigle, une mère réagit toujours drôlement en découvrant l’homosexualité de son fils. «Il faut se remettre dans le contexte», dit le chanteur, joint en tournée dans sa chambre d’hôtel à Detroit, Michigan. «C’était il y a dix ans; au plus fort de la crise du sida. Ma mère avait peur pour ma santé.»
(voir http://www.voir.ca/actualite/actualite.aspx?iIDArticle=1603 )
Cette même année, lors d’un court séjour à Londres avec son père, il se fait violer dans un parc par un homme dragué dans un bar.
Pause – c’est un peu difficile d’enchaîner après ça, comme si de rien n’était
En 1988 (14 ans toujours), Rufus est nominé aux « Genie Award » pour sa chanson « I’m Running, » que non content d’interpréter, il a entièrement écrit et composé pour le film « Les aventuriers du Timbre Perdu ». Puis en 1990 (16 ans), il est pressenti pour le « Juno Award » dans la catégorie meilleur chanteur espoir masculin.
Il poursuit ses études dans les universités américaines de Millbrook (celle du « Cercle des poètes disparus »), Concordia et enfin McGill (comme sa mère qui y fit des études d’ingénieur). Mais rebelle à l’enseignement classique (« je ne jouais que Mozart et encore, trop lentement »), il se fait virer de sa classe de musique et se tourne vers la musique Pop.
Agé à présent d’une petite vingtaine d’années, Rufus propose ses cassettes de démo aux directeurs de théâtres de New York et notamment au Sinéa qui la refusera trois fois. C’est l’époque où Jeff Buckley fait fureur et joue beaucoup. Au Sinéa justement … Après avoir supplié -en vain- une multitude de directeurs dans West Village afin qu’il le programme, Rufus, dépité, repart à Montréal. Il décide que s’il ne devient pas célèbre, après tout, le plus important est de pouvoir jouer le plus souvent possible.
Grâce à son père qui le promeut avec acharnement, la cassette parvient à Van Dyke Parks et il est enfin signé par le label DreamWorks en 1995. La petite histoire dit qu’une note manuscrite accompagne la bande : « Listen to this tape, This kid is inevitable ».
Comme préalable non négociable, il impose de ne jamais cacher son homosexualité.
Il part s’installer à Los Angeles où il prend tout son temps pour mener à son terme l’album éponyme. Celui-ci sort finalement en 1998, et il est salué par la critique au point que le magazine Rolling Stones en fera même l’un des meilleurs albums de l’année. Pendant ces trois années, et l’euphorie de ce premier succès aidant, Rufus participe à de plus en plus de fêtes. Il apprend ainsi, comme il le raconte dans son DVD « All I Want » à « demander poliment » de la drogue et à jouir des tous les plaisirs sulfureux de la côte Ouest.
Puis il rentre à New-York où il s’installe au « Chelsea Hotel » (près de la lettre « E ») pour y écrire son deuxième album «Poses ». Rufus s’imagine alors qu’il porte dans ses textes un regard sur le monde avant de s’apercevoir qu’il ne fait qu’écrire sur lui-même. L’album se fait en collaboration avec Pierre Marchand dans des conditions difficiles, en pleine période de dérive, de drogue et d’alcool, y compris pendant les enregistrements. Rufus arrive au studio avec la gueule de bois, prend des cachets qui traînent sur la table. Mais sur le plan professionnel, il est irréprochable pendant les séances de travail et sa production est excellente et rapide.
Nous sommes en 2001 et ce deuxième opus, qui connaît une fois encore un succès parmi les critiques, ne se vend pas. Rufus n’a plus un sou, s’installe entre la 2° et 18° avenue, commence à écrire « Want One ». L’artiste ne sait plus où il en est, éprouve un besoin maladif de reconnaissance, veut sortir, côtoyer les vedettes, répète pathétiquement à qui veut l’entendre qu’il est l’ami d’une célébrité X ou Y, cherche dans le même temps à être apprécié par de parfaits inconnus. Accumule les excès en tout genre.
Pour ce troisième album, il collabore avec Marius de Vires (Bowie, Bjork, Madonna, …), et pendant cette période, utilise tout ce que la drogue peut lui apporter. Ainsi défoncé, il enregistre le grandiose « Oh What A World » en une heure.
Mais il atteint la limite, se sent « coincé comme une petite souris piégée dans un coin de mon cerveau ». Et un jour, alors qu’il rentre chez lui après une séance d’enregistrement et qu’il vient de terminer l’enregistrement de « Want One », devient aveugle pendant une heure. Il appelle son manager, lequel parvient à joindre Elton John, qui à son tour lui donne une adresse d’un centre de désintoxication à Center City dans le Minnesota. Le surlendemain, lorsque sir John rappelle pour prendre des nouvelles, Rufus est déjà parti. Son séjour durera un mois.
Enfin délivré de ses addictions, il rentre à New York et enchaîne avec l’enregistrement de « Want Two ». Fanfaron, il avait prévenu la presse que Want One (paru en 2003) n’était que le premier volet de ce qui aurait pu être un double album dès le départ. Hors il s’avançait un peu, n’ayant à sa disposition que quelques titres.
En 2004 pourtant, soit à peine un an plus tard, « Want Two » est disponible dans les bacs et Rufus s’étourdit avec une tournée mondiale qui durera une année et comptera des centaines de dates.
Mai 2006 à présent. Et dans un mois son concert reprise du Carnegie Hall 1961de Judy Garland, qui donnera certainement lieu à un DVD. En parallèle, l’artiste travaille sur la musique du ballet « Bloom ». Et sur un cinquième album.
La suite reste encore à écrire !
Super la bio ! J’en profite pour te féliciter pour ton blog.
J’aimeJ’aime
On attend la suite !
J’aimeJ’aime