Arman Meliès (etc) aux primeurs de Massy

 

Cinq artistes par soir pendant quatre jours. Avec pour principe général (car il faut toujours savoir faire quelques entorses aux principes !) que ces artistes aient sorti un premier album dans l’année.

L’édition 2005 m’avait fait confirmer mes chouchous DAhLIA, mon peu d’intérêt pour le style Pauline Croze, et m’avait vue un peu déçue par le live de Sébastien Schuller; avec au rayon « découverte totale », les splendides Mansfield.tya dont la prestation dépouillée et extrème m’avait vraiment époustoufflée.

Vu l’agenda chargé de mon mois de novembre, hier soir sera sans doute ma seule apparition à ce festival, ce que je regrette.

Je passe sur l’ouverture par Yasmin Levy, la fermeture par M.A.P. pas du tout mon truc, même si « ça fait bien » d’aimer les musiques du monde ou le rap. Je n’ai pas encore gagné mon auréole il faut croire.

J’ai été, en revanche, plus qu’agréablement surprise par un Babx qui ne m’avait pas séduite jusqu’à présent, mais dont le titre Kamikaze aurait suffit à lui seul à effacer tout le reste. Je le pensais un peu trop nouvelle chanson française, et à vrai dire, un peu trop mou. J’avais tort. Je suis tombée sur un type énergique, habité, tendu, comme j’aime. Grosse impression en live.

Emilie Loizeau vient ensuite, public déjà tout acquis, avec un long violoncelle pour la présenter, un disque vinyl, un piano droit ouvert et un écran en fond qui l’auréole du plus bel effet. La miss commence fort avec son titre phare Au bout du monde, sa belle voix sûre et rauque, son petit minois frais et son assurance. Les applaudissements fusent, très peu de gens sont restés au bar. Emilie dialogue avec le public, rie, fait de l’humour, chante seule ou accompagnée (du batteur, du public, …). Emilie m’agace. Je dois le dire. Malgré ma Sand qui me fait les gros yeux et mon mari qui hausse les épaules à ma réaction (si prévisible). Tant pis. C’est comme ça. Show trop bien rodé. Niveau zéro de l’émotion pour moi. C’est mon avis que je partage. Je n’aime pas les professionnels. J’aime les gens. Qui ont l’air un peu en danger. Au moins un petit peu. C’est comme ça.

Voilà. Arman Meliès. Madame est servie. Des tas de gens sont restés assis en tailleur pour l’écouter. En fait, devant, Je suis seule debout en face de lui (photo). Avec les gens assis autour. Drôle d’impression. Traits creusés, je connais ça. Mon frère. Pas dans ses meilleurs jours. Et sur scène, il est seul avec sa guitare, et un copain à la batterie. Plus dépouillé tu meurs ! Bien qu’il me confie après le set que la plupart du temps, il joue même complètement seul. Il se sert d’un tas de pédales et de boutons au pied, au moins quatres blocs différents, très bluffant. Il joue un truc, chante, produit un effet avec sa guitare, appuie sur une pédale pour l’enregistrer, sur une autre pour le jouer ou le rejouer quand il veut. Je ne sais pas comment il peut ne pas s’emmeler les pinceaux !  Ses Alizés sont très beaux : « comme j’en rêve, des caravelles … », ses mots, sa poésie me plaisent ; et une belle clôture toute en vocalises éperdues.

J’ai la gorge serrée déjà, c’est tout gagné. Ma soirée est vraiment là. Je me perds parfois un peu, fascinée par cette technique au pied, peut être un peu trop près de moi. Il me rattrape toujours. Petite déception sur Low Cost, avec cette phrase musicale qui me manque en live. Un pont sur la mer m’embarque, à son tour : « j’habite un pont sur la mer, qui relie mes gestes à mes rêves … et j’y bavarde à mon aise, avec des anges aux masques obscènes … Moi qui ne parle qu’aux mouettes … ». Très très jolie chanson, avec toute ce poids du mal d’aller vers l’autre, avec cette voix qui me touche infiniment.  Ivre, juste à la guitare, sans effet. Ivre et sa conscience de l’écriture, de sa force, et cette liberté de l’imagination, tiens, ça me dit quelquechose, décidément ! Sommes nous si nombreux à rêver ? J’ai une immense chance, un bouquet final, le magnifique, le sublime Néons blancs et Asphaltine, qu’il fait durer bien, bien longtemps, en crescendo, en apothéose. Pour s’éclipser dans le noir, tandis que sa musique reste sur scène. Humble jusqu’au bout. Authentique. Emouvant. Fragile.

Au revoir Arman. Merci pour le coin de table ensuite, la dédicace, la gentillesse. Et merci pour le talent. Et merci pour la musique.

A bientôt 🙂

3 réflexions sur “Arman Meliès (etc) aux primeurs de Massy

  1. Ca a du lui rappeler des souvenirs à Arman…
    C’était bien au centre culturel le concert? Si c’était le cas, c’est là que je les ai vus lui et la team eNola!!! 😀 Superbe souvenir!
    Et à ce que je vois, y’avait son compère d’eNola, Loïc à la batterie! 😀 Génial!
    Alors il est sympatoche comme tout le Arman hein?
    Merci pour cette review!
    Bises, Ophélie aka hystericalmuse (myspaceuse et taratateuse :p)

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  2. Pfffffffff.. tu me flingues avec tes CR de la mort qui tue ;-D…
    Tu as raison… magnifique moment que cette découvert live d’Arman Meliès… Encore merci à toi… et je me régale de son album.. !
    Bisous Isa

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  3. waouhhhhh en tous cas ton photographe! quel talent! bravo!!!! mouarf….y a un truc qu’il ne sait pas faire.pfffffff…;-)))…ah la la sacré arman…..quel show man!!!
    bisous!!!!!!!!!!

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