Sur un coup tête et histoire de voir la mer, nous voilà partis samedi à Deauville. Vue sur le port, nous jetons nos valises à l’hôtel, direction les planches.

Le vent souffle et Clarisse trouve que ça sent mauvais. La plage n’est pas très belle, les enfants ne sont pas habitués aux bouts de coquillages cassés partout, ça fait sale, ils ont froid et ils râlent.

Martin veut être pris en photo « comme sur la pochette d’Anthony ». Il aimerait aussi aller jouer au Casino et nous avons toutes les peines du monde à le convaincre qu’il lui faudra attendre d’avoir 18 ans et que de toute façon, on y perd plus d’argent qu’on en gagne.

Ils sont odieux, ils pleurnichent pour rentrer à l’hôtel ! Ils veulent juste « retourner dans la chambre et zapper tranquillement entre les chaines sur la télé à écran plat ». Ca nous rend dingues ! Nous serrons les dents et rentrons pas la ville. Les prix sont affligeants. Dior, Hermès, etc. Une horreur. Nous rentrons dans une boutique pour enfants qui affiche – 50%. Clarisse repère un ravissant chemisier doré à volants d’une marque italienne. 382 euros ! Même à 50% ça ne va pas le faire !!!! Ce qui ne gène que nous vu ce qu’une maman et son sac Prada est en train d’essayer à son fils … On est toujours le pauvre ou le riche de quelqu’un. Mais là les proportions sont un peu ridicules … Allez, je suis forte, je ne craque pas pour le magnifique sac cabas noir à 1482 euros (même pas 10 000 francs, une paille !) ou l’assortiment sac / chaussures Marc Jacobs. Mais bon, je remplace mon porte monnaie chez Lancel 😉 Déjà pas mal …

Le lêche-vitrine n’est pas non plus une activité enfantine. Ils boudent, nous tirent par la main, se courent après en hurlant et en se tapant, un enfer. Nous remettons la recherche du resto à plus tard, retour à l’hôtel. Une petite heure au calme, devant la télé, avec apéro tiré du bar de la chambre, une folie mais tant pis ! Nous sommes pêts à n’importe quoi pour qu’ils se calment. Enfants rois unissez vous … Quand il sont mieux, nous partons pour un restaurant berbère repéré en chemin. Nous montons à l’étage, de la toile de tente au plafond, de grands canapés autour des tables, des couleurs chaudes, ocre, rouge, orange nous accueillent. Les enfants ont l’air content. Ouf. La nourriture est excellente, couscous, confit d’agneau et tagine nous régalent. Mais le service est trop long, ils recommencent à s’asticoter, à faire les imbéciles, à jouer avec leurs blousons, à s’allonger sur le canapé en montrant leur ventre, à se tenir mal malgré nos menaces de punition. La moutarde monte monte monte. A bout de nerfs, totalement excedée, je finis par leur dire qu’ils nous gâchent la vie ! Je suis à deux doigts de fondre en larmes tellement je suis énervée. Clarisse me devance : « vous ne nous aimez pas c’est ça ! »; Martin boude, la tête sous sa capuche de blouson. La commande de desserts n’arrive toujours pas, tant pis, nous partons payer au bar sans nous être régalés des patisseries orientales et du thé à la menthe qui nous faisaient tellement envie ! Le serveur se plaint à son chef « les clients ne sont pas content, c’est trop long, ils râlent, ils partent sans prendre leur dessert », il n’a même pas vu que j’étais devant lui et est horriblement gêné quand il lève la tête et me voit. Je suis fatiguée, je lui dis que je suis désolée, que ce n’est pas de sa faute, que c’est juste les enfants …

L’hôtel, c’est tout ce qu’ils voulaient en fait … profiter de leur duplex trois étoiles. Bon, c’est moi qui en profite, je prends un long bain, ça va me calmer. Ils sont simplement heureux devant les dessins animés…

Lendemain matin, il fait beau, tout va bien. Le petit déjeuner fait plaisir à tout le monde, croissants, petits pains chauds, jus de fruit frais et boissons chaudes, salade de fruits, pamplemousse, confitures, ils sont enfin satisfaits de quelque chose et partant, nous sommes soulagés !

On joue à cache cache dans le jardin qui jouxte l’hôtel, puis en voiture vers l’ouest par la côte. Les immenses maisons (« c’est normal c’est pour les riches ») se succèdent et les impressionnent beaucoup. la côte est très belle, surtout par la corniche.

Dives sur mer, Blonville, Houlgate, et finalement Cabourg. Alors là Cabourg c’est le pied ! La plage est jonchée de moules, de coques et surtout d’étoiles de mer ! On ne voit pas ça à Tregastel des étoiles de mer. Les enfants sont ravis ! Les parents aussi, enfin !

Nous allons pouvoir rentrer là dessus de bonne humeur, mais en tout cas, ils attendront d’être à la maison pour déjeuner !!! Même s’il est quinze heure !!!

Et la prochaine fois c’est juré, nous partons sans eux !