
Après la grosse fête qu’avait été le concert de Stuck in the Sound au Point Éphémère, j’abordais celui de Yard Act sans grande conviction.
Depuis Rock en Seine, j’avais en tête l’image d’un chanteur un peu grassouillet, avare de ses mouvements mais pas de ses mots, sorte de slammeur au flow impeccable, mais dont j’avais peur, sur la durée d’un concert, qu’il ne s’avère un peu… chiant.
Première surprise, le Cabaret Sauvage affiche complet. Yard Act a donc des fans en France. Et pas qu’un peu.

La deuxième surprise, qui explose dès le début du set, c’est que le public a l’air aussi totalement déchaîné que le groupe, emmené par un James Smith survolté qui a fondu comme neige au soleil.
En fait ce concert était fou, dingue, haletant. On s’est même demandé comment il était possible de tenir un tel rythme du début à la fin d’un set.

Mise à part une pause improbable impliquant une roue de la fortune, le leader, particulièrement secondé par son guitariste moustachu et deux choristes danseuses comédiennes inarrêtables, a donné l’impression de courir un 100 mètres sur la durée d’un semi-marathon, jusqu’à ce que leurs chemises oranges ne soient plus qu’un linge trempé à tordre.

La salle danse sans se faire prier, saute, pogote ; on n’est plus du tout dans le post punk cérébral, et c’est inattendu.
Si j’avais fait mes devoirs avant de venir, j’aurais su que ce 2ème album avait été produit par Remi Kabaka Jr. (Gorillaz) et qu’en interview, le groupe n’hésite pas à citer la french touch des Daft Punk ou de Justice parmi ses inspirations.

Je ne suis pas peu fière non plus d’avoir reconnu dans l’excellentissime rif de guitare de When The Laughter Stops, l’influence disco de Nils Rodgers de Chic, qu’on retrouve également chez Stardust, Daft Punk, et qui fait office de colonne vertébrale chez le légendaire titre Lady, de Modjo.

Bref, une soirée qu’on n’attendait pas aussi géniale, un pied total et absolu, un délire bien jouissif qui nous a fait casser la tirelire après le spectacle !
Si j’osais, je dirais qu’il n’est pas impossible d’avoir assisté là au meilleur concert de l’année.

Photos & videos © Isatagada
Mention spéciale : Michaela, que je suis ravie d’avoir retrouvée parmi les photographes. Ça faisait longtemps !