Stuck In The Sound au Point Éphémère | 02.04.2024


Gros gros plaisir de revoir les Stucks dans une salle qu’on adore malgré ses piliers. Le Point Éphémère déniche toujours des pépites avant tout le monde. Si je n’habitais si loin, je crois que j’irais y voir des artistes sans même les avoir écoutés, tant je fais une confiance quasi aveugle à leur programmation. J’aime ce lieu typé underground, sur les bords du canal, j’aime son personnel souriant, ses frites au cheddar (moi qui n’aime pas les frites !) et son vin, j’aime cette atmosphère de vacances à Paris. Oui, décidément, j’aime beaucoup le Point Éphémère.

Bien sûr, alors que Nevermind The Living Dead souffle ses 18 bougies cette année, on n’est pas franchement dans le trip « découverte » avec ce concert des Stuck In The Sound, qui ont commencé par tester leur nouveau set sur le continent américain avant de nous le présenter en France.
Mais justement, c’est une chance de se revoir dans cette petite salle (la Cigale est prévue pour octobre), pour une soirée absolument cool, comme si on retrouvait là des vieux potes. Jamais au grand jamais, on ne dirait que tout ça a commencé il y a presque 20 ans. Et pourtant !

Ce qui semble impossible, surtout, c’est un concert sans Arno à la basse. Il est remplacé par Marie, qui ne démérite pas une seule seconde, et ajoute sa voix aux choeurs (« More women on stage » !).

Le set démarre fort, enchaînant Soleil et Brother. Je n’en attendais pas tant d’un coup et on dirait que je ne suis pas la seule car dès le départ, c’est la folie !

José garde sa légendaire capuche la plupart du temps, ce qui suscite quelques réclamations dans la salle : « Joséééé, la capuuuche ! »
Parfois il s’exécute et la repousse en arrière, découvrant sa tignasse brune totalement décoiffée ; parfois, il ignore l’injonction. Toujours, il garde le sourire qui en dit long sur son plaisir d’être là.

Dans ce Point Éphémère surchauffé, la joie de cette soirée et l’envie de faire la fête sont palpables. Le groupe et le public semblent se répondre et se nourrir mutuellement de leur énergie.

Perchée sur la petite estrade qui me permet de survivre avec mon mètre soixante, j’ai une vue d’ensemble qui me réjouit tant que c’en est inénarrable. Même ma Sand, qui n’extériorise pour ainsi dire jamais en concert, danse ! Juste en bas de l’estrade, ma Sarah et son amoureux (qui découvre à la fois le groupe et la salle – il faut dire qu’il est Suisse) supportent vaillamment le petit groupe de quarantenaires relous devant eux qui passent leur temps à sauter et à se filmer bras dessus bras dessous en mode selfie. Pour ma part, je dois probablement arborer le sourire plus niais du monde. Rien ne semble pouvoir gâcher ces retrouvailles.

Les titres s’enchainent et l’ambiance ne faiblit pas. Je ne peux pas m’empêcher de penser que les Stucks sont les champions du mélange des genres. Une dose de métal, une dose de pop, de l’électro, de la guitare sèche, la voix de José toujours aussi parfaite, assurant des passages en voix de tête sans défaut (je l’imagine sur des sons plus lyriques aussi), la palette est large, et ceux qui les ont adoré sur les clips futuristes de Brother et Let’s Go doivent être un peu déroutés.

Pour nous qui les suivons depuis des années, il n’y a cependant qu’à tout embrasser dans son ensemble, goûter en alternance anciens et nouveaux titres, prendre son pied avec José dans ses oeuvres, se régaler d’un – rare – Criminal que François nous annonce sans dissimuler son plaisir, croire qu’on a échangé un sourire avec Manu toujours aussi indispensable à la guitare, sauter en cadence sur l’excellent Toy Boy (j’ai manqué le « Check check check check » du début, je suis inconsolable !) en se demandant ce qu’a bien pu devenir Quentin, qui profitait de ce moment pour monter sur scène et sauter dans la foule.

Bref, une soirée parfaite pour oublier tout le reste, chanter, danser, s’amuser en ne regrettant qu’une seule chose : que le concert ne dure pas plus longtemps.

Comme dirait Olivier Bas, croisé juste avant le concert, tout ça, c’est une histoire de fidélité !

Et de tendresse aussi, bordel !

Rendez-vous à la Cigale le 4 octobre 2024.

Set list : Le Soleil, Brother, Shoot, Sonora, Adios, Alright, Dies Irae, Visions, Sensationnal, Rainbow, All I heard, Criminal, Let’s Go, Criminal, Tender, Toy Boy, Pop pop pop.

Playlist vidéo :

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